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SEM Boni Yayi, président de la République du Bénin en arrière plan, son premier ministre Irené Koupaki |
Boni Yayi rencontre l’opposition
Les représaentants du regroupement politique de l'opposition "Union fait la Nation" ( Un ) ont été reçus le mardi 22 novembre 2011 au Palais de la présidence de la République. La délégation, conduite par son président, M. Bruno Amoussou, est allée s’enquérir des contours du dialogue politique proposé et maintes fois évoqué, par le chef de l’Etat, mais qui tarde à être mis en pratique.
La délégation de l’Union fait la Nation qui était reçue ce mardi par le président Boni Yayi au palais de la présidence de la République était également composée du coordonateur général de l'Union, Antoine Kolawolé Idji, de l’ancien ministre, Théophile Montcho et des députés Augustin Ahouanvoébla et Eric Houndété. Cette rencontre a été obtenue au lendemain de la publication de la lettre ouverte que ledit regroupement politique de l'opposition a adressée au Pape Benoît XVI qui était en visite au Bénin du 18 au 20 novembre 2011. On pourrait dire que la plainte du président Bruno Amoussou a fait mouche. De sources dignes de foi, l’Union fait la Nation s’est rendue au palais de la République pour s’informer des réelles motivations qui sous-tendent l’appel au dialogue politique lancé par le président Yayi Boni. les membres de la délégation ont voulu savoir les raisons de l’organisation du dialogue politique avant de prendre la moindre décision dans ce cadre. Mieux, le président Bruno Amoussou et les siens veulent en savoir davantage sur les conditions de la mise en œuvre de l’initiative. Mais rien de concret n’a été retenu à la fin de l’audience qui n’aura duré que 30 minutes. Le chef de l’Etat et les responsables de l’Union devraient se revoir très prochainement pour donner du contenu au nouveau cadre de discussions mis en route.
Il convient de souligner que cette rencontre est la première que le président de la République et les membres de l’opposition ont eue depuis la présidentielle qui a constaté en avril 2011 la réélection controversée de Boni Yayi.

Lettre ouverte de l'"Union fait la Nation" au Pape
A l’occasion de la visite du Pape Benoît XVI au Bénin, le regroupement de partis politiques, "Union fait la Nation" ( Un ) s’est adressé au chef de l’Eglise catholique dans une lettre datant du 16 novembre 2011. L’Un, une formation politique se réclamant de l'Opposition, y a dénoncé une régression des acquis démocratiques au Bénin au cours de ces dernières années. Elle a invité la Conférence épiscopale nationale à continuer, avec le soutien du Saint père, de s’impliquer dans la résolution des difficultés sociopolitiques nationales. Lire la lettre dont la teneur suit.
Cotonou, le 16 novembre 2011
L’Union fait la Nation
A
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
N/Réf. : 020./UN/PDT/CG/SP/11
Très Saint Père,
Nous souhaitons respectueusement à Votre Sainteté la plus chaleureuse bienvenue et un excellent séjour en terre africaine du Bénin. Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance d’avoir choisi ce pays pour délivrer votre message au peuple de Dieu en Afrique. Votre visite est un honneur et un encouragement pour tous les Africains en lutte pour la vie. L’Union fait la Nation, qui vous fait parvenir cette correspondance, est un regroupement de partis politiques en désaccord avec la politique du Président Boni YAYI, actuellement au pouvoir au Bénin. Nous nous permettons ainsi d’emprunter le seul canal à notre portée pour nous adresser à vous.
Depuis la visite de Votre Sainteté au Cameroun en 2009, nous avons accueilli avec confiance les préoccupations que vous aviez confiées aux Evêques africains. Elles portent sur la Réconciliation, la justice et la paix. Parce qu’elles font l’objet de nos réflexions depuis lors, nous voudrions saisir cette opportunité pour souligner leur actualité et l’écho particulièrement favorable qu’elles rencontrent auprès des populations. En 2010, elles ont inspiré notre démarche de pardon mutuel, de réconciliation et de rassemblement.
S’il est vrai que la mondialisation, telle qu’elle fonctionne, traduit une perte des valeurs notamment de justice et de solidarité, cela explique difficilement toutes les déchéances morales et politiques auxquelles nous assistons. Les abus de positions dominantes, dans les relations entre les personnes, les familles ou les communautés à l’intérieur de nos pays ou entre les Etats, nourrissent nos interrogations sur la préservation d’une paix durable. Au Bénin, nous étions fiers de nos acquis démocratiques et de l’éclosion des libertés arrachées à un parti-Etat. Malheureusement, ces conquêtes auxquelles ont contribué des Prélats de l’Eglise catholique et des Autorités morales de stature exceptionnelle, enregistrent depuis quelques années une constante régression :





Les discours ne manquent pourtant pas pour condamner officiellement et publiquement ces faits. Il s’agit de déclarations de principes, anesthésiantes, parfois chantées et dansées, que les actes démentent quotidiennement.
Très Saint Père,
Le Bénin a bénéficié, dans certaines circonstances difficiles de son histoire sociale et politique récente, du courage, de la clairvoyance et du dévouement d’autorités de l’Eglise catholique. L’action de Bernardin Cardinal GANTIN, de vénérée mémoire, et celle de Monseigneur Isidore de SOUZA, ont éclairé le chemin et permis au pays d’éviter des crises qui, ailleurs, se seraient sans doute transformées en violences sanglantes. Nous leur disons Merci. Ces dernières années, la société béninoise subit des traumatismes qui sont autant de menaces pour la réconciliation, la justice et la paix. Pendant ces temps de souffrance, elle aurait aimé qu’une parole de vérité fût dite à qui la méritait. Nous l’attendions de nos Autorités morales qui, pour la plupart, n’ont pas pris ce risque. Certaines se sont tues, tout simplement.
Cependant nous voudrions remercier la Conférence épiscopale pour son implication dans la résolution de difficultés qui surviennent dans notre pays. Elle le fait autant qu’elle le peut, peut-être en deçà de nos immenses attentes. L’Eglise catholique, qui célèbre les cent cinquante ans d’évangélisation du Bénin, a été constamment présente dans l’histoire de notre pays durant cette période. Elle y a joué un rôle déterminant que nous saluons et encourageons. Aussi voudrions-nous compter sur Elle pour inscrire dans nos cœurs et dans nos comportements la réconciliation, la justice et la paix.
Nous espérons humblement que vous continuerez de vous souvenir de l’Afrique dans vos prières.
Nous vous prions d’agréer, Très Saint Père, l’hommage déférent de notre très haute considération.
L’Union fait la Nation
Bruno Ange-Marie AMOUSSOU
Le Président
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