L’Union européenne s’inquiète
de la gestion de Boni Yayi
La délégation de l’Union européenne
(Ue) au Bénin nest pas satisfaite de la gouvernance telle que conduite par le
régime Boni Yayi. Au cours d’une séance de travail avec le chef de l’Etat béninois,
tenue ce vendredi 15 juin 2012, les diplomates français, allemand, belge,
danois et hollandais accrédités au Bénin, sous la conduite de Françoise Collet,
chef de la délégation de l’Ue, ont fait part de leurs inquiétudes. Notamment an
ce qui concerne la gestion des affaires au Bénin et surtout le respect des acquis démocratiques.
Les développements du dossier relatif au Programme de
vérification des importations (Pvi) pour ce qui concerne la gestion des
importations au Port de Cotonou et l’épineuse question de la gestion de la
filière coton en ce qui concerne les mesures prises, pour sauver la campagne en
cours, sont attentivement suivis par la délégation de l’Union européenne au
Bénin. A la faveur d’une rencontre avec le chef de l’Etat vendredi 15 juin
2012, les ambassadeurs de la France, de l’Allemagne, de la Belgique, du
Danemark et des Pays-Bas, ont recueilli du gouvernement, des explications sur
sa gestion des dossiers Pvi et coton qui font couler beaucoup d’encre et de
salive. Cette visite revêt une importance particulière, surtout qu’elle
intervient la veille du départ du Président Yayi Boni pour le sommet du G20. A
y voir de près et selon les observateurs avertis de la vie socio-économique
nationale, cette séance de travail démontre que l’Ue suit de près, les réformes
en cours au Bénin. Mieux, elle n’entend pas continuer à investir dans un pays
où les principes démocratiques sont foulés au pied, et où les opérateurs
économiques nationaux sont persécutés au vu et au su de tout le monde. Pour
mémoire, Patrice Talon et Sébastien Ajavon, deux opérateurs économiques
nationaux, pour ne citer que ces deux, sont dans le viseur du gouvernement. Le
premier qui a investi toute une fortune dans le Pvi-nouvelle génération et le
coton, est actuellement le souffre-douleur du gouvernement. Le second en ce qui
le concerne, est aussi dans l’œil du cyclone avec un redressement fiscal de 35
milliards Fcfa contre ses entreprises. Autant de faits qui ne rassurent pas les
diplomates européens accrédités au Bénin. Raison pour laquelle, ils ont tenu à
informer de vive voix le chef de l’Etat en personne de la situation, afin de
savoir les mesures à prendre, surtout que le Bénin reste un modèle de
démocratie. Après les explications fournies par le chef de l’Etat, Françoise
Collet et les siens se sont rendu à l’évidence que le gouvernement ne fait rien
pour tordre le cou aux principes de l’Etat de droit qui régissent le Bénin et
qui sont d’ailleurs chers à l’Union européenne. Au contraire, les récentes
interventions du Pouvoir visent à booster l’économie nationale moribonde et en
panne de réformes. A cet effet, le gouvernement a reçu les encouragements de la
délégation de l’Ue. Toutefois, les diplomates ont attiré l’attention du chef de
l’Etat sur un fait : l’importance des réformes et leur réussite ne doivent
pas rimer avec la remise en cause des acquis démocratiques. Les deux parties se
sont mises d’accord sur le respect des principes. En cas de non-respect desdits
principes, le Bénin court des risques au regard des engagements de la communauté
internationale vis-à-vis de Cotonou. Au nombre de ceux-ci il y a la perte de
l’appui budgétaire non seulement du Fmi, mais aussi des Etats membres de
l’Union européenne. Pour ne pas en arriver là, les hôtes du président Yayi Boni
ont obtenu la garantie de la bonne mise en œuvre des programmes de coopération
entre le Bénin et l’Ue et le respect des principes de l’Etat de droit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire