lundi 11 juin 2012

Gouvernance et trop forte implication de l’armée au Bénin


16 000 tonnes d’intrants saisis et un navire arraisonné par l’Etat béninois
L’opérateur économique, Patrice Talon, est en très mauvaise posture avec le gouvernement. Après avoir été gardé à vue, il y a peu au Commissariat central de Cotonou et la suite de la suspension unilatérale de son contrat dans le cadre du Programme de vérification des importations, nouvelle génération, Patrice Talon est à nouveau dans visé par une décision radicale du gouvernement béninois. Son plus grand stock d’intrants a été saisi, et un navire transportant les produits destinés à son entreprise a été arraisonné.
Tôt dans la matinée du vendredi 8 mai 2012, une centaine de militaires fortement armés, et une vingtaine de camions de la gendarmerie, ont débarqué sur le site de la société Atral à Allada. La société appartient à Patrice Talon, l’un des principaux fournisseurs d’intrants coton du Bénin. Le commando conduit par un Colonel de l’Armée et un huissier de justice, a réquisitionné 16 000 tonnes d’intrants. « On est venu, on m’a braqué. C’est le mot, il faut le dire, on m’a braqué. On est venu ramasser avec des camions et des militaires des produits qui sont sous ma garde », a déclaré l’un des directeurs d’exploitation du site. Selon les informations recueillies sur les lieux, l’action du commando ressemble fort à un état de siège et à une mission commandée. Le haut gradé de l’Armée a d’abord menacé les exploitants du site en ces termes : « Je n’ai pas d’explications à vous donner, si vous continuez par résister, je vais prendre mes dispositions ». Les militaires ont ensuite défoncé les portes et se sont orientés vers les quais. Ils ont commencé par embarquer les sacs d’engrais sur le parc. Après embarquement, les sacs d’engrais ont été acheminés vers la partie Nord du Bénin, grande région cotonnière, après une escale dans la région centre. Une situation confuse qui amène bien des acteurs de la scène béninoise à craindre que l’arbitraire prenne le pas sur la légalité dans la gouvernance de l’actuel régime installé à la suite d’élections présidentielle et législatives très controversées.

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