jeudi 5 juillet 2012

Instabilité en Afrique de l’Ouest

Le collectif Sauvons le Togo appelle à manifester
Alors que la Côte d’ivoire retient son souffle pour s’accommoder du retour à la paix encore précaire, le Mali et la Guinée sont définitivement plongés dans un cycle de violence, conséquence, pour le premier, du démantèlement du régime libyen de Mouammar Kadhafi. Nous n’en avons pas fini lorsque le Togo s’annonce avec une série d’actes qui ne rassure point quant à l’avenir de la sous région. Les informations qui nous parviennent de Lomé sont préoccupantes.
Les trois responsables du collectif « Sauvons le Togo » sont retournés, mardi 3 juillet 2012, libres à la maison après avoir comparu pour la deuxième fois devant le doyen des juges d'instruction. La procédure se poursuit mais ils appellent à une nouvelle manifestation ce jeudi après-midi à Lomé.
Le collectif « Sauvons le Togo » s’indigne de l’arrestation « arbitraire » de l’ancien Premier ministre
Le collectif « Sauvons le Togo » a condamné, mardi 19 juin, l’arrestation « arbitraire » de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, dirigeant de l’opposition et membre du collectif. Interpellé et interrogé ce matin, il a été remis en liberté, peu de temps après. 53 personnes sont toujours détenues à Lomé. Ce mardi, une nouvelle manifestation organisée par le collectif a été interdite, à Lomé.
Lors d’une conférence de presse à Lomé, le collectif « Sauvons le Togo » s’est indigné de l’arrestation « arbitraire » du dirigeant de l’opposition Agbéyomé Kodjo. Selon le coordinateur du collectif, Zeus Avajon, cette arrestation démontre qu’« il y a, au Togo, des textes de loi qu’on ne respecte pas », a-t-il déclaré faisant allusion à l’immunité parlementaire dont bénéficie l’ancien ministre et ancien président du Parlement.
L’ancien Premier ministre interpellé puis relâché
Agbéyomé Kodjo a été interpellé à son domicile et conduit à la gendarmerie. Les forces de l’ordre ont défoncé sa porte, avant de l’emmener. Après avoir été interrogé sur son rôle présumé dans les manifestations, l’ancien ministre et ancien président du Parlement a été libéré quelques heures après. Selon son avocat, joint par RFI, Agbéyomé Kodjo est couvert par son immunité parlementaire.
Agbéyomé Kodjo est membre du collectif « Sauvons le Togo » qui, la semaine dernière, a d’abord appelé à manifester contre le nouveau code électoral et ensuite contre les violences policières lors des manifestations.
Agbéyomé Kodjo a été Premier ministre de 2000 à 2002 pendant le règne du général-président Gnassingbé Eyadema qui a dirigé le Togo, d’une main de fer pendant 38 ans, jusqu’à sa mort, en 2005. Agbéyomé Kodjo a aussi été président de l’Assemblée nationale.
La marche de ce mardi matin n’a pas pu avoir lieu ; les forces de l’ordre ont donné des ordres à tous les manifestants de se disperser. Une course poursuite s’en est poursuivie entre les jeunes et la police dans les quartiers de la capitale. On annonce plusieurs interpellations.
Protester contre la répression et appeler à la mobilisation
Ce mardi 19 juin, le collectif « Sauvons le Togo » a encore appelé à la mobilisation. Il proteste contre les interpellations et contre la répression des manifestations organisées les 12, 13 et 14 juin. Ces manifestations ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre qui ont utilisé des grenades lacrymogènes. Les violences ont causé près de 119 blessés parmi les manifestants et 34 blessés parmi la police.
Au cours de ces manifestations, 56 personnes ont été arrêtées dont trois responsables du collectif. Ces derniers sont restés en garde à vue pendant 48 heures, avant d’être libérés, dimanche 17 juin. Ils n’ont pas encore été convoqués par le tribunal mais ils devraient comparaître, dans les prochains jours, devant la justice.
Les 53 autres manifestants sont, quant à eux, toujours en garde à vue, dans la prison civile de Lomé, suite à une enquête ouverte pour « violences volontaires, destructions et dégradations perpétrées contre les personnes, les biens publics et privés », selon un communiqué du magistrat, Komlan Dodzro. Ils sont également en attente d’un jugement.
(Source : Rfi)

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