jeudi 9 décembre 2010

Côte d'Ivoire

L'Onu et l'Afrique du Sud font la pression sur Laurent Gbagbo
Le Conseil de sécurité de l'ONU discutant de la situation en Côte d'Ivoire, à New York, le 7 décembre 2010.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a finalement annoncé mercredi soir, 8 décembre 2010, dans une déclaration son soutien à Alassane Ouattara comme président élu de Côte d'Ivoire. Dans un avertissement clair au président sortant Laurent Gbagbo, «les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple». Enfin, prenant position pour la première fois, l'Afrique du Sud a demandé à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.

Cinq jours, c’est le temps qu’il aura fallu au Conseil de sécurité pour reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara pourtant certifiée vendredi 3 décembre 2010 par le représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire et saluée par le secrétaire général Ban Ki-moon lui-même. C’est à la Russie que l’on doit cette longue attente. Les Russes estimaient qu’il n’était pas du ressort du Conseil de certifier l’élection d’Alassane Ouattara, allant jusqu’à parler d’ingérence dans les affaires intérieures ivoiriennes.
Cinq jours de tergiversations plus tard, l’avertissement des 15 pays-membres a gagné en fermeté. Le président sortant Laurent Gbagbo est prévenu… le Conseil dit « condamner dans les termes les plus forts possibles tout effort de renverser la volonté du peuple ». Pas question en revanche de certifier l’élection d’Alassane Ouattara de façon explicite. Pour satisfaire la Russie, les 15 ont fini par reprendre à leur compte la reconnaissance de sa victoire par la Cédéao et demandent à toutes les parties de respecter le résultat de l’élection.
Quant aux individus qui tenteraient de menacer le processus de paix ou de faire obstruction au travail de la mission onusienne sur place, le Conseil de sécurité rappelle qu’il est prêt à imposer des mesures ciblées.
L'Afrique du Sud est aussi sortie de son silence
Il aura fallu que la Cédéao frappe du poing sur la table pour que l’Afrique du Sud finisse par se réveiller. Au lendemain de la demande de départ de Laurent Gbagbo par l’organisation régionale ouest-africaine, Pretoria a demandé à ce dernier de se plier à cette requête.
Dans un communiqué rendu public mercredi soir 8 décembre 2010, le ministère des Affaires étrangères sud-africain appelle également « les leaders ivoiriens à promouvoir la réconciliation nationale et l’unité qui sont les grandes priorités en ce moment en Côte d’Ivoire».
La prudence de l’administration Zuma peut partiellement s’expliquer par les liens entre le gouvernement de l’ANC et Laurent Gbagbo. Une lenteur qui a été vivement critiquée par l’opposition sud-africaine. Mais alors que l’Onu, l ‘Union africaine, la Cédéao et un nombre croissant de pays s’unissent pour demander une issue pacifique à la crise, la super puissance du continent ne pouvait plus se permettre de rester silencieuse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire