lundi 3 janvier 2011

Médiation en Côte d’Ivoire

Le meilleur émissaire de la CEDEAO à Abidjan est Tandja
Le Général Mamadou Tandja, ancien président du Niger déchu par coup d'Etat
Depuis la dernière semaine de l’année 2010, la CEDEAO a entrepris une mission de bons offices auprès du président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, qui s’est imposé au pouvoir en dépit de son échec à la dernière présidentielle organisée dans son pays. Les présidents béninois, capverdien et siéra léonais ont la lourde mission de convaincre leur ex homologue ivoirien à accepter le verdict des urnes en laissant le pouvoir suprême de la Côte d’Ivoire à celui qui est élu par le peuple, Alassane Dramane Ouatara. Le premier déplacement effectué par ce trio de chefs d’Etat n’a visiblement rien donné. En effet, après avoir échangé avec Laurent Gbagbo, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et Alassane Dramane Ouatara, la délégation de la CEDEAO n’a pu rien obtenu de concret étant donnée la logique de la communauté qui n’a qu’un seul objectif : obtenir la démission de Laurent Gbagbo et installer le nouveau président élu. Un objectif que ne partage pas le président sortant qui continue de faire croire qu’il est celui que le peuple ivoirien a élu lors de la dernière présidentielle tenue dans son pays. Dans cette confusion diplomatique, une nouvelle mission de la CEDEAO conduite par le même trio se rend à Abidjan ce lundi 3 janvier 2011. Cette nouvelle initiative est celle dite de la dernière chance qui précèdera, en cas d’un nouveau refus de Gbagbo, une intervention militaire visant l’installation du nouveau président de la Côte d’Ivoire.
Allier la psychologie à la diplomatie…
Etant donné le caractère ultime de la mission de ce lundi 3 janvier 2011, il importe de prendre toutes les dispositions diplomatiques, psychologiques et dissuasives afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Un résultat qui pourrait éviter une intervention militaire de trop dans une sous région plongée dans une morosité économique ambiante. Pour y arriver, nous pensons qu’il y a, au-delà des chefs d’Etat désignés, des personnalités de premier plan en Afrique pour convaincre mieux que quiconque Laurent Gbagbo. Au nombre de celles-ci, il y a l’emblématique Mamadou Tandja du Niger. Une personnalité qui, comme Gbagbo, il y a quelques mois, a quasiment pris en otage les médias publics nigériens, l’armé nigérienne, les institutions de la République nigérienne, etc. en voulant faire du Niger sa propriété dont lui seul connait et peut défendre ses intérêts. Tandja se croyait invincible et pensait avoir le peuple avec lui. Ce peuple qui marchait à longueur de temps pour lui vouer son soutien indéfectible. Ce peuple qui, lors des vox populi, ne prenait que des positions favorables au régime Tandja. Ce peuple qui était subitement absent lorsque le timonier sera déposé par des militaires appartenant à cette même armée qu’il pensait maîtriser dans ses moindres détails. Ce personnage nigérien est très bien indiqué pour jouer les émissaires en Côte d’ivoire. Car, il n’y a pas mieux que Tandja pour comprendre qu’être seul à avoir raison dans un pays moderne, ayant opté pour la démocratie, est une entreprise très dangereuse. Il n’y a pas mieux que Tandja pour avoir les meilleures expressions françaises pour convaincre une personne qui se trouve dans l’état illusoire de Laurent Gbagbo. Il n’y a pas meilleure personnalité pour expliquer à Gbagbo que c’est la même rue que mobilise son mentor de Blé Goudé qui portera en triomphe Ouatara lorsqu’il ne sera plus dans sa position actuelle. Il n’y a pas meilleure personnalité que Tandja pour indiquer à Gbagbo que lorsqu’il ne sera plus l’homme fort qu’il se considère être, des hommes comme l’actuel président du Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire vont facilement arguer qu’ils ont posé certains actes sous contrainte et contre leur volonté. Le trio de chefs d’Etat commis à la tâche peut encore, avant le lundi prochain, envisager des initiatives comme celles qui consistent à faire appel à des personnalités de la trempe de Mamadou Tandja pour soutenir leurs efforts. Car, cette mission ultime de ce mardi n’a pas le droit à l’échec. C’est pourquoi, la diplomatie doit prendre en compte la psychologie et bien d’autres réalités encore afin que la mission passe et que la Côte d’Ivoire ne casse pas.
A RT.

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