A quant la fin du calvaire du procureur Amoussou ?
Il y a quelques jours, l’ex-procureur général près la Cour d’appel du tribunal de Cotonou, Constant Amoussou, a rendu public un mémorandum publié dans les parutions du vendredi 18 et lundi 21 février 2011 du quotidien « L’Evénement Précis ». De la lecture du document, on retient que l’intéressé serait un bouc émissaire du régime Boni Yayi dont on s’est servi pendant que le dossier ICC-Services était brûlant mais qu’on a abandonné en prison depuis, malgré que plus rien ne justifierait sa détention préventive.
« La justice Béninoise ne serait pas libre et le pouvoir exécutif s’en servirait à volonté pour régler des comptes ou se donner bonne conscience » L’affirmé n’est pas excessif suite à la lecture du mémorandum du magistrat Constant Amoussou. Car, celui-ci n’a pas hésité à démontrer que sa détention préventive se poursuit parce que ainsi en a décidé le président de la République qui ferait de la justice, depuis la base jusqu’au sommet, une marionnette. Et lorsque cette démonstration vient d’un ancien procureur général près la plus haute juridiction de première instance au Bénin, nous y croyons sans réserve. Car, nous-nous souvenons encore des points de presse tenus par l’intéressé lorsqu’il était en poste pour justifier certaines détentions préventives pas trop catholiques.
Il fait plus mal en prison qu’en liberté
En prenant en compte les affirmations faites par le magistrat Amoussou pour expliquer sa mésaventure, on se rend compte qu’il a été victime d’un système qui l’a fait, l’a utilisé et qui s’est retrouvé dans l’obligation d’en faire un fusible qui saute pour sauver sa pérennité. Mais au-delà de cet état de fait, la question fondamentale est celle de savoir pourquoi on l’oublierait en prison s’il a accepté de jouer le jeu. Aujourd’hui, nous ne croyons pas qu’il serve à grand-chose en prison. La preuve, c’est parce que sa détention préventive tardait à connaître une fin, malgré la clôture de l’instruction, qu’il s’est vu contraint de faire des déballages. Il n’est donc pas plus utile en prison. Et aussi longtemps que durera sa détention préventive, sa théorie de bouc émissaire sera soutenable. Car, il est inutile de maintenir en prison quelqu’un qui n’y sert à rien, ni pour ses détracteurs, ni pour la justice elle-même. Aussi, le régime a intérêt qu’on agite le moins possible, ce que sa détention favorise, cette affaire ICC-Services et consort en cette période électorale où les adversaires de Boni Yayi ne perdront aucune occasion pour en faire leurs choux gras. A preuve, les affiches de campagne électorale en font déjà visiblement étalage. Pourvu que le juge Amoussou ne connaisse pas le sort d’un certain colonel Kouandété, paix à son âme, qui a recouvré sa liberté confisquée dès l’investiture en avril 1996 du président Mathieu Kérékou.
Aubin R. TOWANOU
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