Trois inventeurs innovent dans le domaine de la santé au Bénin
Pendant longtemps, les chercheurs africains, notamment béninois, ont failli à leur mission de promotion du développement par la recherche fondamentale devant conduire à des inventions et innovations utiles pour apporter des réponses aux besoins des populations. Depuis quelques années, cette réalité n’est plus la même et les Béninois peuvent se satisfaire de précieuses avancées qui suscitent admiration même si beaucoup restent à faire.
L’histoire de l’humanité nous enseigne que le meilleur développement dans un pays est celui qui s’appuie sur les offres de produits et services visant les apports de solutions endogènes aux besoins pressants des citoyens. Ainsi, de nombreuses réflexions sur la problématique du développement en Afrique relèvent le fait que les limites du développement de l’Afrique résident dans l’incapacité des structures africaines à apporter des solutions endogènes, dans un processus créateur de richesses, aux problèmes rencontrés par les populations, donc les consommateurs locaux. Trois inventeurs béninois ont compris cet état de chose et ont, chacun dans un processus particulier, pris la responsabilité de perturber les habitudes en apportant des solutions locales, entre autres, aux traitements de certaines maladies de grande préoccupation.
Le professeur Aziadomè et les hépatites
Les thérapeutes qui s’appuient sur les pratiques traditionnelles à base de plantes et autres matières organiques intervenant dans les différentes thérapies ont depuis toujours proposé des traitements pour guérir certains malades des hépatites. Cependant, le profil du professeur Kogblévi Aziadomè, enseignant à l’université, a concouru à la reconnaissance qui lui est faite dans la prise en compte de la thérapie qu’il a proposé et qui soulage nombre de malades béninois. Aujourd’hui, au-delà du Bénin, son traitement fait le tour du monde et rencontre des succès évidents étant donné l’ampleur de ses activités qui vont au-delà du seul traitement des hépatites. Nous l’avons rencontré et il nous a parlé de comment il en est arrivé au traitement des hépatites. En effet, déjà enfant, Kogblévi Aziadomè avait un foie très fragile pour ne pas dire un foie malade. Ainsi, ses parents l’avaient soumis à un traitement à base se plante, étant donné leur moyen limité qui ne leur permettait pas d’aller souvent en pharmacie. Devenu adulte, ces traitements continus, qui ont occupé une très grande place dans sa vie, l’ont inspiré face aux difficultés que rencontraient certains de ses proches. Il leur a souvent apporté son aide en leur procurant des décoctions, tisanes et infusions. D’efficacité en efficacité, il s’est rendu compte que les traitements qu’il proposait recèlent des substances actives qui peuvent jouer un grand rôle sur les maladies du foie. C’est de là qu’est partie l’idée de proposer, bien sûr après des essais en laboratoire, un traitement élaboré et strictement dosé, dans le traitement des hépatites. Voila comment du malade sans moyen le Pr. Kogblévi Aziadomè est passé au statut d’inventeur en matière de santé disposant aujourd’hui de toute une manufacture de production en série.
La drépanocytose et les prouesses du Dr. Fagla Mèdégan
Le Dr. Jérôme Fagla Mèdégan est un médecin au sens moderne du terme. Mais il ne s’est pas enfermé dans les connaissances scientifiques. Si lui n’était pas né drépanocytaire, il a eu la chance d’être le fils d’un grand maître des couvents de fétichistes. Dans ce milieu, le jeune Fagla Mèdégan a constaté que lors des rites du fétichisme, les adeptes subissent des sévices qui provoquent parfois de sérieuses hémorragies pouvant conduire à une anémie. Mais au finish, les adeptes sont soignés à base de plantes et guérissaient plus vite que ce qu’il a pu observer dans le cadre des traitements cliniques d’anémie. Ainsi, partant de ses connaissances acquises lors de sa formation et prenant en compte l’ensemble de ses expériences tant au couvent que dans la pratique médicale, le Dr Fagla a entamé de profondes recherches fondamentales sur les plantes qu’il a vu manipuler dans les couvents pour traiter des affections relatives au sang. Ainsi, il constate au laboratoire que des globules rouges, d’une forme particulière, prélevées chez des drépanocytaires retrouvaient vie sous l’effet de certaines substances actives, contenues dans les plantes. Au bout de plusieurs essais en laboratoire, le médecin chercheur Fagla a décidé de poursuivre ses expérimentations sur les malades de son entourage. Les résultats étaient toujours satisfaisants. Rassuré par l’efficacité obtenue, il soumettra les conclusions de ses travaux aux spécialistes des milieux les plus rigoureux en Occident et le voilà admis dans le cercle des inventeurs en matière de traitement médical. Plusieurs distinctions de reconnaissance aux plans national et international viendront couronner ses efforts.
Valentin Agon dans la lutte contre le paludisme…
Le paludisme est de loin la première cause de mortalité en Afrique. En absence de vaccin, le traitement de cette maladie par les médicaments existants en pharmacie ainsi que la prévention en évitant les piqures des moustiques, agents vecteurs de la maladie, sont les seules mesures adoptées par la communauté internationale pour faire face au drame. Aussi, est-il utile de préciser que les microbes responsables de la maladie présentent depuis plusieurs années des résistances remarquables à certains traitements existants en pharmacie. C’est pour apporter une réponse locale à un mal qu’il considère comme une difficulté locale que Valentin Agon, a, en plus des nombreux autres traitements qu’il propose pour guérir une série d’affections, mis au point le produit nommé « Api-palu ». Valentin Agon n’est pas un médecin. Il n’est pas non plus un enseignant du supérieur. Donc il n’est pas un chercheur au sens universitaire du terme. Il est tout au plus un diplômé de l’université dans un domaine qui n’a rien à voir avec la recherche en santé. Mais il est un observateur averti qui a compris qu’on peut résoudre le problème des résistances des agents pathogènes en utilisant les substances actives naturelles tirées des plantes en les conservant au moyen de produits apicoles. En effet, il note que le miel, produit par les abeilles, constitue une précieuse substance de conservation de substances actives à l’état naturel. Ainsi, « Api-Palu » est né et fait le bonheur de nombre de malades béninois n’ayant pas les moyens de recourir aux pharmacies. Car, vendu à moins de 2 dollars US, « Api-Palu » est un traitement qui coûte moins chère que les produits ordinaires vendus en pharmacie et dont le coût varie autour de 15 dollars pour un traitement adéquat. Il faut noter que les traitements subventionnés par les pouvoirs publics proposés dans certains centres de santé sont quasiment vendus au même prix que « Api-Palu » mais pas disponibles pour le grand public. Il est tout aussi utile de préciser que l’utilisation du produit « Api-Palu » n’est pas recommandée lorsque le malade a atteint un niveau d’infection tel qu’on ne peut lui administrer un traitement par voix orale en cas de vomissement par exemple. Pour cette invention, Valentin Agon a reçu de précieuses distinctions de reconnaissance tant aux plans africain qu’occidental. « Api-Palu » est adopté au Bénin et ailleurs où le paludisme est une réalité. Aujourd’hui, il a développé une affaire remarquable qui emploie une main d’œuvre importante créant des richesses au Bénin.
Au demeurant, ces trois inventeurs béninois, révèlent que la recherche fondamentale, ou la recherche scientifique tout court, lorsqu’elle part des supports de recherche existants localement et qu’elle conduit à la recherche de solutions à des difficultés locales, elle est systématiquement adoptée par les populations et constitue un tremplin sur le plan économique. Il s’agit là d’exemples à copier pour le grand nombre des chercheurs africains qui préfèrent effectuer des recherches rien que pour avoir des diplômes universitaires.
Aubin R. Towanou
Merci et félicitation pour votre article. Au passage consulter le ch de Agon Valentin sur son site www.agonvalentin.com et notez que ce n'est pas un microbe qui est agent causal du paludisme mais plutôt un un parasite dénommé plasmodium falciparum et il y en a plusieurs formes selon les régions. Encore félicitation
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