Les urgences de Gbian,
ministre des finances
Depuis mars 2012 et suivant le contenu des documents
de base régissant les rapports entre l’Etat béninois et le Fonds monétaire
international (Fmi) le ministre de l’économie et des finances a pris, au nom du
Bénin, une série d’engagements. Ceux relatifs aux en cours ou à engager sont nombreux
et le 30 septembre 2012 est une échéance capitale pour le Bénin. Des échéances
qui exigent de la part du ministère de l’économie et des finances des urgences.
Dans le cadre de
l’exécution de son programme économique et financier au titre de la Facilité
élargie de crédit (Fec) en vue d’atteindre ses objectifs de croissance et de
réduction de la pauvreté, le gouvernement béninois a adressé en mars dernier au
Fmi une lettre d’intention et Protocole d’accord technique. Ainsi, après avoir
présenté les contours de la conjoncture économique au Bénin, le ministre de
l’économie et des finances a sollicité la conclusion de la troisième revue au
titre de la Fec et le déboursement de la quatrième tranche de la Fec, d’un
montant de 10,61 millions de dollars de droits de tirage spéciaux (Dts). Cette
sollicitation est naturellement accompagnée d’engagements fermes dont certains
contraignent aujourd’hui le gouvernement, à travers le ministère de l’économie
et des fiances, à répondre à des urgences qui s’imposent. Citons ici quelques
unes de ces urgences pour permettre d’apprécier la délicatesse de la situation.
La douane au
centre des réformes
La Direction
générale des douanes et droits indirects (Dgddi) a une lourde responsabilité
dans les réformes en cours ou celle à initier et qui doivent être bouclé avant
des échéances bien précises. Sur le plan informatique, l’extension de SYDONIA++
à douze unités frontalières additionnelles des douanes, prévu pour fin août
2011, a été finalisée à fin février 2012, en raison du besoin de mettre les
circuits électriques aux normes avant d’installer le matériel adéquat.
L’extension du
système informatique de la Direction générale des douanes et des droits
indirects (DGDDI) à tous les services, prévue à fin août 2011, a été finalisée
à fin février 2012, pour la raison mentionnée en ce qui concerne le précédant
repère. Par ailleurs, la généralisation du recours systématique par la DGDDI à
l'IFU et l'arrêt de l'utilisation de numéros non spécifiques au niveau du
système SYDONIA++, prévus à fin décembre 2011, sera achevée au plus tard le 30
septembre 2012; ce report provient des mêmes raisons que celui du repère précédent.
Ainsi, la responsabilité de la douane est grande dans les engagements du Bénin
devant le Fmi. Nos démarches pour avoir des précisions quand aux résultats
atteints par la douane dans les dites réformes n’ont pas abouti. Cependant,
l’introduction et la suspension du Programme de vérification des importations
(Pvi) nouvelle génération, est un élément perturbateur dans le processus de ces
réformes. Car, au titre des réformes achevées avant la correspondance adressée
au Fmi, on peut craindre des cas de remise en cause.
La Dgid trop en
retard
Le
début du développement d’un système informatique complet et intégré à la
Direction générale des impôts et des domaines (DGID) est une préoccupation
permanente. Prévue pour démarrer en mars 2012, cette réforme attendra encore
longtemps. En effet, en raison du retard de l’assistance technique attendue
pour la mise en œuvre de ce projet de réforme, la finalisation de son
développement pourrait prendre jusqu'à trois ans. A cette dernière ratée
s’ajoute la généralisation de l'Identifiant fiscal unique (Ifu) à tous les
contribuables et à tous les services des administrations fiscale et douanière.
Ici, prévue à fin décembre 2011, cette réforme est prévue pour être achevée au
plus tard le 30 septembre 2012 avec au motif du report les retards enregistrés
dans les formalités de mise en vigueur de l’accord de don du partenaire
soutenant la mise en œuvre de ce repère. Seulement voilà, à trente jours
environ de l’échéance de cette réforme, étant un contribuable béninois nous
n’avons pas le sentiment que cette date sera tenue.
Aussi, il est
utile de rappeler, pour le compte du ministère de l’économie et des finances,
le projet relatif à la mise en place du Système intégré de gestion des
ressources humaines (Sigrh). Dans ce cadre, une mission d’assistance technique
de la Banque mondiale, a recommandé en octobre 2011, une approche graduelle de
mise en place du système, assortie d’un plan d’actions. Une approche différente
de celle qui était initialement prévue dans le programme, mais qui correspond
mieux à la capacité d’absorption des administrations béninoises. Ici, il n’y a
pas une échéance connue. Cependant, le dernier « paiement
recensement » organisé au niveau de l’Administration peine à révéler des
résultats exploitables pouvant permettre d’envisager une issue satisfaisante à
ladite réforme. Espérant que les jours suivants nous apporteront des éléments
d’appréciation probants quand à la mise en œuvre des réformes entrant dans le
cadre des derniers engagements pris devant le Fonds monétaire international,
nous poursuivons les investigations en vue d’éclairer l’opinion
Aubin R. Towanou
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