Le Bénin avant dernier
En économie, la comparaison est le premier outil de reconnaissance des performances d’une entité. Nous sommes en octobre, mois retenu par les législations des pays de l’Uemoa pour lancer le processus d’adoption des budgets des Etats membres. Sur huit économies de l’Union, six ont déjà retenu les grandes tendances du budget de l’Etat exercice 2013. Au nombre des six, le Bénin occupe l’avant dernière place derrière deux pays sahéliens.
Ralf Zinsou
Au nombre des six pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) qui ont déjà finalisé leur projet de budget exercice 2013, le Bénin se place cinquième avec 1.044,494 milliards F Cfa, juste avant le Mali, 1.007 milliards F Cfa, un pays divisé en deux et en guerre. Juste avant lui, avec 1.279 milliards F Cfa, le Niger qui projette un taux de croissance avoisinant les 7% en 2013. Mieux que le Niger, le Burkina Faso se positionne à la troisième place avec 1.422 milliards F Cfa. Occupant sa position traditionnelle, le Sénégal arrive deuxième avec 2.453 milliards F Cfa derrière la Côte d’Ivoire en position de leader avec 3.814 milliards F Cfa. Les Togolais qui ont eu à dépenser en 2012, 644,462 milliards F Cfa sont en conférence budgétaire interminable. Quant à la Guinée Bissau, inutile de se creuser la tête à la suite du putsch dont le pays traine encore les séquelles.
Des chiffres qui parlent
Les participants à la table ronde secteur public-secteur privé la semaine prochaine au Bénin disposent ici d’éléments d’appréciation pour mieux appréhender l’économie Béninoise. En effet, si une comparaison de chiffre n’a pas grande signification en matière de budget, une lecture plus approfondie permet de faire parler les chiffres. Ainsi, lorsqu’on prend les pays les plus proches du Bénin en termes d’indicateurs économiques jusqu’à un passé récent, le Bénin passe derrière le Burkina Faso et aussi le Niger. Ces deux pays ont affiché respectivement au cours de l’année 2012 des taux de croissance de 7% 11,6% (statistiques de la Commission de l’Uemoa en juillet 2012) et des taux d’inflation de 4,5% et -0,2%. Si le Burkina Faso, avec ses 16.967.845 d’habitants et le Niger ses 17.078.839 d’âmes peuvent rassurer les Béninois qui, avec huit millions de têtes à nourrir, n’ont pas autant de contraintes, on est tout au moins en droit de se dire que tout ceci étant pourtant le budget du Bénin était plus important que les leurs. Car, le Togo, avec une population de 6.191.155 d’âmes a dépensé en 2012, 644,462 milliards F Cfa et son budget 2013 est annoncé pour connaître un bond quantitatif remarquable. Autrement dit, si la taille de la population est une donnée à prendre en compte, celle-ci n’est pas déterminant, voire absolue. Il existe en effet d’autres réalités à prendre en compte qui ne sont pas du tout favorables au Bénin. En effet, le Burkina Faso et le Niger sont deux pays sahéliens sans littoral. Pourtant, malgré la crise, ils révisent là leurs ambitions significativement à la hausse. Même si les dernières performances affichées par le Niger trouvent leurs explications dans les ressources minières (Uranium et le Pétrole) en pleine exploitation, le Burkina, à population quasiment dans le même ordre, ne bénéficie pas des mêmes avantages. En comparaison, les chiffres affichés par l’économie burkinabè minimisent les ressources minières du Niger. Sauf que le potentiel de croissance du Niger est impressionnant avec un taux d’inflation négatif vers la fin de l’année 2012, un record dans l’Uemoa.
Les atouts comparatifs pas suffisamment exploités
Si le Port de Cotonou est qualifié de poumon de l’économie béninoise, c’est justement parce qu’il y a ces pays qui sont contraints de l’emprunter. Au nombre de ceux-ci, il y naturellement le Burkina Faso et le Niger. Seulement, depuis quelque temps, ces pays s’offrent d’autres possibilités dans les ports d’autres pays du Golfe de Guinée. Ainsi, le Togo est l’un des bénéficiaires de ce détournement de trafic. La preuve, avec la baisse des activités au port de Cotonou, le Togo annonce un budget très ambitieux pour l’année 2013. Autant de réalités qui mettent en exergue la santé de l’économie béninoise en cette fin d’année 2012 dans une perspective de projection pour 2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire