mercredi 9 mars 2011

Journal des infos du Bénin

MEMO SUR L’ACTUALITE POLITIQUE NATIONALE
Du 9 mars 2011
La stratégie de la provocation des adversaires politiques s’invite d’amblée dans la campagne électorale en cours au Bénin. Depuis plusieurs jours, et de mieux en mieux perceptible, il y a un camp, notamment celui du président de la République sortant, dont des activistes ont choisi de provoquer tous ceux qui s’expriment autrement qu’eux. Tout a commencé avec la perturbation des meetings du candidat Abdoulaye Bio Tchané, notamment dans la région de la Donga, de Djougou et de Parakou, situées dans la partie septentrionales du Bénin. Là, chaque fois que les partisans de Bio Tchané organisent une réunion publique, le camp Boni Yayi improvise une manifestation à proximité ou sur les mêmes lieux retenus par les premiers. Situation qui aboutit quelque fois à des affrontements qui conduisent presque toujours à l’emprisonnement des militants de Bio Tchané. Ceci, généralement avec la complicité des forces de l’ordre qui s’érige en « spectateurs joyeux ». Cet état de chose qui était perceptible depuis la période de la précampagne électorale, s’est aggravé au cours de ces derniers jours. Aujourd’hui, cet agissement s’est élargi et s’opère contre quasiment tous les candidats de l’opposition. Ainsi, les supporters  du candidat Salifou Issa ont connu cette souffrance en début de semaine à Kandi, Malanville et ailleurs, toujours au Nord du Bénin. Là, l’un des militants violentés a vu sa moto brûlée devant les forces de l’ordre qui arguaient que les victimes n’ont pas signalé la tenue de leur manifestation publique pour bénéficier de la protection des agents de sécurité publique. Par ailleurs, au cours de ces dernières 48 heures, c’est les militants de l’Union fait la nation, regroupement soutenant la candidature de Me Adrien Houngbédji, qui ont essuyé la folie des « promoteurs de violence » à Parakou, encore une ville de la région septentrionale du Bénin.
Sur le terrain, la phase ultime d’enrôlement des électeurs lancée par la Mirena, suite à l’adoption de la loi dérogatoire, piétine. Dans les régions du Sud Bénin, où il y a le plus grand nombre de citoyens non pris en compte par la Lepi, les longues files d’attente observées dans les lieux de recensement sont restées presque intactes toute la journée. Si pour le plus grand nombre, l’enregistrement n’a pas été possible du fait des quits défectueux installés par la Mirena, pour d’autres le démarrage de l’opération a été retardé par diverses raisons et en fin de journée, rien ne garantissait l’enregistrement effectif des citoyens concernés par cette nouvelle phase d’enrôlement.
Afin de constater par lui-même l’effectivité de l’opération d’enrôlement spécial, le maire de la ville de Cotonou, ancien président de la République, Nicéphore Soglo, a effectué un déplacement dans le Littoral pour constater, avec regret, que les populations sont sorties massivement pour se faire enregistrer, mais que les dispositions adéquates n’ont pas été prises pour les satisfaire. Déconcerté, en tant que l’un des initiateurs du dialogue politique ayant abouti à la loi dérogatoire autorisant l’enregistrement spécial, Nicéphore Soglo a rendu visite à son aîné, l’ancien président de la République, Emile Derlin Zinsou, l’autre artisan du dialogue politique, afin d’inviter celui-ci à sortir pour aller constater les conditions dans lesquelles l’enrôlement s’effectue sur le terrain. Les deux hommes ont sillonné quelques postes de recensement afin d’en avoir une idée nette. Leur déception était grande. Ils l’ont exprimé en espérant que tout ceci soit corrigé en temps utile.

Aubin R. TOWANOU


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