MEMO SUR L’ACTUALITE POLITIQUE NATIONALE
Du 13 mars 2011
Le samedi 12 mars 2011, le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Joseph Gnonlonfoun a officiellement invité les citoyens béninois à accomplir le vote comptant pour le premier tour de l’élection présidentielle. Il a attiré l’attention des électeurs sur les dispositions légales à respecter pour non seulement valider son vote mais surtout pour éviter toute poursuite judiciaire dans le cadre de l’élection.
Toujours la veille du scrutin, le candidat de l’Union fait la nation, Me Adrien Houngbédji s’est adressé aux Béninois. Dans son discours, il fait le point de tout ce qui n’a pas été bien conduit durant le processus électoral en cours. Toute chose qui aurait pu justifier un report du scrutin. Après cette mise au point, le candidat unique de la plus grande coalition politique au Bénin a invité les électeurs à sortir massivement pour accomplir leur vote afin d’exprimer librement leur suffrage qui compte pour l’avenir du Bénin.
Le dimanche 13 mars 2011, le scrutin a démarré avec beaucoup de retard. A 7 heures, aucun bureau de vote n’a pu ouvrir. Les plus rapide ont ouvert après 7 heures 30 minutes et certains n’ont pas encore ouvert jusqu’à 10 heures. Les raisons sont multiples. La première est le retard dans l’acheminement du matériel sensible comme les bulletins de vote, les listes électorales, les encres indélébiles, etc. Le pire, à certains endroits comme la Commune de Tchaourou, il y a eu absence de listes électorales. Aux dernières nouvelles, certaines listes de Tchaourou auraient été retrouvées à Malanville et à Cotonou. Dans presque tous les centres de vote, il a été remarqué, jusqu’à 11 heures, les électeurs inscrits lors de la dernière vague dans le cadre de l’application de la loi dérogatoire qui attendent sans savoir où et quand et comment accomplir leur droit de vote. Par ailleurs, il a été constaté sur le terrain qu’il y a des bureaux de vote créés en toute irrégularité. Ceux-ci ont été détectés par les responsables de la Cena vers la mi-journée et cette irrégularité corrigée. A 12 heures, plusieurs centres de vote attendent encore la réception du matériel sensible. Pendant ce temps, nombreux sont les électeurs qui attendent en rang, généralement sous un soleil ardent.
A 10 heures 30 minutes, le président de la Cena a accordé une interview à la presse en constatant que les opérations de vote ont démarré avec un retard remarquable, généralement un peu après 7 heures et dans certaines zones où le matériel n’a pas été transféré la veille, comme dans la ville de Cotonou, le démarrage a connu un grand retard et n’a pas commencé dans certains bureau de vote jusqu’à 10 heures. Il a par ailleurs reconnu la mauvaise répartition de certains matériels sensibles come les listes électorales non disponibles dans certains bureaux de vote, des bulletins de vote en nombre insuffisant, etc. Le président de la Cena a lancé un appel à la communauté nationale afin que dans la journée, on l’aide à acheminé le matériel sensible mal reparti dans un premier temps. Il a rassuré les électeurs qui se sont inscrits les derniers et ne disposant pas de carte d’électeur que toutes les dispositions sont prises afin de leur assurer le vote. Le président Joseph Gnonlonfoun a une fois encore rappelé à l’attention des citoyens béninois les dispositions légales à respecter pour ne pas tomber sous le coup de la loi.
Les candidats ont voté chacun dans son fief, généralement avant la mi-journée. Les anciens présidents de la République n’ont pas dérogé à la tradition. Dans ce registre, le président Mathieu Kérékou, à la suite du vote a juste lancé une phrase : « Ce vote là, ce n’est pas un vote pour le moment hein ». Le candidat Boni Yayi a présenté ses excuses aux Béninois pour les ratés enregistrés qui se justifient, selon lui, par le fait que la Lepi est expérimentation. Pour Adrien Houngbédji, la confiscation du processus électoral, constaté depuis le début, ne prospérera pas. L’ancien président de la République, Nicéphore Soglo n’a pas été moins dur contre ce qu’il qualifie de germes d’une contestation justifiée. « Je suis triste et j’ai honte de voir ce qui se fait à l’occasion de ce processus électoral » a-t-il déclaré. Il a été soutenu dans cette appréciation par son épouse Mme Rosine Vieyra Soglo. « Mon cœur est envahi de haine » a-t-elle lâché face aux microphones et caméras des médias. Léhady Soglo, a eu une pensée faite d’émotion pour les nombreux Béninois qui n’ont pas pu, comme lui, exercer leur droit de vote. Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, s’est réjoui qu’enfin le scrutin se tienne. Il justifie les nombreuses insuffisances observées par la série de blocage dressée devant le processus électoral par un certain camp politique.
Pour ce qui concerne les grandes tendances obtenues au cours de la nuit électorale au niveau des états-majors des candidats, Boni Yayi et Adrien Houngbédji viendraient en tête du scrutin présidentiel de ce 13 mars 2011. Toutefois, il était prématuré de se prononcer sur la possibilité d’un second tour ou non. Car, les chiffres qui circulaient font état de la possibilité qu’un candidat arrive à passer la barre des 50%.
Aubin R. TOWANOU
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