LEGISLATIVES DU 30 AVRIL 2011
Joseph Gnonlonfoun à propos des législatives prochaines : "3 629 837 électeurs sont attendus aux urnes"
Le président de la Commission électorale nationale autonome, Joseph Gnonlonfoun a fait le bilan des préparatifs pour les législatives de 2011 hier, lundi 18 avril 2011 à la faveur d’une conférence de presse. Dans les locaux de l’institution, il a donné plusieurs chiffres qui permettent de savoir davantage sur le processus électoral.
3 629 837 électeurs sont appelés aux urnes le 30 avril 2011. On compte 546 arrondissements, 3880 villages, 6686 centres de vote et 14 422 bureaux de vote. Selon le président Joseph Gnonlonfoun, ces chiffres ont été livrés à la Cena par la Cps-Lépi et la Mirena, à la suite des missions que celles-ci, des démembrements de la Cena et certaines collectivités locales ont effectuées sur le terrain. Du 22 au 30 avril dernier, ces différentes structures ont recueilli des informations complémentaires nécessaires en vue du règlement de la question d’éloignement de certains électeurs de leur lieu de vote ainsi que des votes par dérogation, a-t-il confié. Les résultats des missions ont souligné également que 78 295 cartes d’électeurs non distribuées ont été récupérées par la Cps-Lépi et la Mirena et 200 000 cartes d’électeurs restent à être imprimées par l’Onip. Tirant conséquence de ces résultats, le président de la Cena a estimé que les votes par dérogation de la loi du 4 mars 2011 n’auront plus droit de cité. Le conférencier a aussi abordé les motions de revendications exposées par les démembrements de la Cena. A l’en croire, les diverses plateformes revendicatives ont été soumises à un examen « aussi bien au niveau d’un comité qu’au niveau de la plénière ». « Il est juste et bon de savoir que le budget de la Cena est alimenté par le budget national et une contribution du Pnud qui est consacré aux démembrements. Les revendications relatives au carburant, aux produits d’entretien, aux primes de nuit, aux primes compensatrices de moto ont été réparties entre les Ced, les Cec et les Cea », a-t-il informé. Il a poursuivi en montrant que les doléances telles que les primes de risque, de suggestion et prime de rendement aux personnels d’appui à la Cena et des démembrements, qui ne sont pas comprises dans le budget ont fait l’objet d’analyse et des montants ont été retenus pour être soumis à l’examen du ministre des Finances. « Le point des revendications des démembrements de la Cena avoisine près de 40 milliards F Cfa. Ce sera difficile de les satisfaire. Les coordonnateurs départementaux les informeront des décisions prises concernant leurs primes et indemnités et des modalités de leur paiement. Ils leur demanderont de faire montre de réalisme dans leurs revendications, étant entendu que les dépenses pour les élections constituent des dépenses de souveraineté », a-t-il laissé entendre. Le président Joseph Gnonlonfoun a par contre été moins bavard sur la question relative au remplacement du désormais ancien député Désiré Vodonou sur la liste « Un » dans la 24ème circonscription électorale (il était la tête de liste de l’alliance « Un » dans cette circonscription). A ses dires, la Cena ne peut par elle-même prendre d’initiative importante suite à la décision de la Cour constitutionnelle qui exclut Désiré Vodonou du fichier électoral. La Cena n’a qu’à saisir la juridiction compétente pour être située sur la démarche à observer, a-t-il fait comprendre.
Désiré Vodonou emprisonné, Sèhouéto dénonce « une dictature » de Boni Yayi
Désiré Vodonou, député de l’Union fait la Nation (UN) et candidat tête de liste dans la 24ème circonscription électorale, a été placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Cotonou en fin de matinée de ce lundi.
Après plusieurs jours de cavale, Désiré Vodonou, député de l’alliance de partis d’opposition Union fait la Nation (UN), s’est rendu en personne ce lundi en fin de matinée au cabinet du juge d’instruction du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Il a été ensuite conduit en prison.
Il lui est reproché d’avoir eu, depuis 2003, des démêlés avec le Tribunal de Grande Instance de Tours en France auquel il n’aurait communiqué aucune adresse précise où pourrait lui être notifiée la date d’une nouvelle audience éventuelle pour un jugement contradictoire. «Toutes les tracasseries contre Désiré Vodonou, constituent une injustice totale, a affirmé l’honorable Lazare Sèhouéto, président de Force Clé, un parti d’opposition dont le mis en cause est membre. Le chef de l’Etat tente d’instaurer une dictature qui lui permettra de régner en maître dans le pays».
Cette incarcération intervient en pleine campagne électorale pour le scrutin législatif du 30 avril prochain au terme duquel les électeurs choisiront les 83 futurs députés à l’Assemblée nationale, sixième législature.
Candidat à la députation et tête de liste de l’UN dans la 24ème circonscription électorale, Désiré Vodonou a son fief dans le Zou, précisément à Cana et Zogbodomè, où il s’est fait distinguer par de nombreuses œuvres sociales.
Selon une décision de la Cour Constitutionnelle en date du 13 Avril 2011, Désiré Vodonou a été «condamné à trois ans d’emprisonnement ferme par le Tribunal de Grande Instance de Tours le 6 mai 2003 pour escroquerie réalisée en bande organisée, transport de monnaie ayant cours légal contrefaite ou falsifiée et mise en circulation de monnaie ayant cours légal contrefaite ». La Cour constitutionnelle rappelle que : « Le mandat d’arrêt décerné contre lui a été exécuté le 1er novembre 2004 suite à sa descente d’avion à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris et il a été mis en détention préventive le 4 novembre 2004. Puis, Désiré Vodonou est mis en liberté provisoire le 20 janvier 2005 après paiement d’un cautionnement de 75.000 euros».
L’incarcération du député ce lundi à la maison d’arrêt de Cotonou fait suite à un précédent jugement, en date du 09 novembre 2006, qui le condamne à une peine de trois ans d’emprisonnement, et à la décision de la Cour Constitutionnelle du 13 avril 2011 qui lui arrache toute qualité d’électeur et le déclare inéligible. La haute juridiction a décidé à l’article 1er de sa décision que « Désiré Vodonou est déchu de sa qualité de membre de l’Assemblée Nationale ». Selon l’article 2 du même texte, la Cour ordonne la radiation de Désiré Vodonou de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) et le retrait de sa carte d’électeur.
Au lendemain de la décision de la Cour, des policiers et des gendarmes avaient perquisitionné les domiciles de Désiré Vodonou à Cotonou, Zogbodomè et Cana où son frère Arsène Vodonou a été arrêté. Plusieurs centaines de ses partisans se sont soulevés et ont incinéré des pneus ce dimanche sur les artères de Cana et de Zogbodomey pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « politisation de l’affaire Vodonou ».
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